


Vous avez sans doute entendu parler du HCSF, cet organisme qui régule le marché immobilier et qui impose des critères stricts pour accorder un prêt. Mais savez-vous vraiment ce que signifie cet acronyme et quel est son rôle ? Dans cet article, nous allons vous expliquer tout ce que vous devez savoir sur le HCSF, le Haut Conseil de stabilité financière, qui veille à la bonne santé du secteur financier français et européen.
Le HCSF est le Haut Conseil de stabilité financière, un organisme français chargé de prévenir les risques systémiques liés au secteur financier. Il a été créé en 2013, à la suite de la crise financière de 2008, qui a révélé la nécessité de renforcer la supervision et la régulation du système financier. Le HCSF a pour objectifs de garantir la stabilité financière, de protéger les épargnants et les emprunteurs, et de contribuer à la croissance économique.
Le HCSF est composé de plusieurs membres, issus des autorités publiques, des institutions financières, des organisations représentatives et des experts indépendants. Il est présidé par le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et vice-présidé par le gouverneur de la Banque de France. Il se réunit au moins quatre fois par an, et peut prendre des décisions contraignantes ou émettre des recommandations ou des avis.
Dans cet article, nous allons répondre aux 6 questions les plus fréquentes sur le HCSF, selon nos recherches :
Le rôle du HCSF est de prévenir les risques systémiques liés au secteur financier. Les risques systémiques sont des risques qui peuvent affecter l’ensemble du système financier, et avoir des conséquences graves sur l’économie réelle. Par exemple, la faillite d’une grande banque, la formation d’une bulle immobilière, ou l’endettement excessif des ménages sont des exemples de risques systémiques.
Pour prévenir ces risques, le HCSF dispose de plusieurs moyens d’action. Il peut :
Émettre des recommandations aux autorités compétentes, aux établissements financiers, ou aux acteurs du marché, pour leur demander de respecter certaines règles prudentielles, de limiter leur exposition au risque, ou de renforcer leur résilience.
Publier des avis sur la situation financière, les évolutions du marché, ou les mesures à prendre pour assurer la stabilité financière.
Prendre des décisions contraignantes, qui s’imposent aux établissements financiers, et qui peuvent porter sur le niveau de fonds propres, le niveau de liquidité, le niveau d’endettement, ou le niveau de rémunération.
Prononcer des sanctions en cas de non-respect des décisions contraignantes, qui peuvent aller de l’avertissement à la suspension ou au retrait de l’agrément.
Le HCSF peut intervenir sur tous les domaines liés au secteur financier, tels que le crédit, l’épargne, l’assurance, la bourse, les marchés dérivés, les crypto-actifs, etc. Il peut aussi prendre en compte les enjeux transversaux, tels que la transition écologique, la protection des consommateurs, ou la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Le crédit immobilier constitue l'un des domaines sur lesquels le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a émis des recommandations visant à encadrer les conditions d'octroi des prêts immobiliers par les banques. Ces recommandations ont pour objectif de prévenir les risques de surendettement des ménages et de renforcer la stabilité des institutions bancaires. Les principales recommandations du HCSF en matière de crédit immobilier sont les suivantes :
Ces recommandations, bien qu'elles ne revêtent pas un caractère contraignant, font l'objet d'un suivi et d'un contrôle par le HCSF et l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). En cas de non-respect, des sanctions peuvent être appliquées aux banques. Ces recommandations s'appliquent aussi bien aux nouveaux prêts qu'aux renégociations de prêts existants et demeurent sujettes à révision en fonction de l'évolution du contexte économique et financier.
Les critères du HCSF pour accorder un prêt immobilier sont les mêmes que ceux qu’il recommande aux banques de respecter, à savoir :
Pour calculer le montant du prêt, il faut multiplier le revenu net mensuel de l’emprunteur par le taux d’endettement, puis diviser le résultat par le taux d’intérêt annuel du prêt, puis multiplier le résultat par 12, puis diviser le résultat par (1 - (1 + taux d’intérêt annuel)^(-durée du prêt en mois)).
Par exemple, si un emprunteur gagne 3 000 euros nets par mois, qu’il souhaite emprunter à un taux d’intérêt annuel de 1,5 %, et qu’il respecte le taux d’endettement de 33 % et la durée maximale de 25 ans, le montant du prêt sera de :
(3 000 x 0,33) / 0,015 x 12 / (1 - (1 + 0,015)^(-300)) = 163 788 euros.
Pour calculer le taux d’endettement, il faut diviser le montant de la mensualité du prêt par le revenu net mensuel de l’emprunteur, puis multiplier le résultat par 100.
Par exemple, si un emprunteur gagne 3 000 euros nets par mois, et qu’il rembourse une mensualité de 990 euros, son taux d’endettement sera de :
(990 / 3 000) x 100 = 33 %.
Pour calculer le reste à vivre, il faut soustraire le montant de la mensualité du prêt au revenu net mensuel de l’emprunteur, puis soustraire le montant des charges fixes (loyer, impôts, assurances, etc.).
Par exemple, si un emprunteur gagne 3 000 euros nets par mois, qu’il rembourse une mensualité de 990 euros, et qu’il a 500 euros de charges fixes, son reste à vivre sera de :
3 000 - 990 - 500 = 1 510 euros.
Pour optimiser son dossier de prêt immobilier, il faut :
Si un emprunteur ou un établissement financier estime qu’une décision du HCSF lui porte préjudice, il peut contester cette décision en utilisant les voies de recours suivantes :
Pour contester une décision du HCSF, il faut invoquer des motifs de contestation recevables, tels que :
Pour contester une décision du HCSF, il faut fournir des arguments et des preuves à l’appui de sa demande, tels que :
Pour contester une décision du HCSF, il faut aussi connaître les jurisprudences, c’est-à-dire les décisions rendues par le Conseil d’État ou les autres juridictions administratives, qui peuvent servir de référence ou de précédent, et qui peuvent appuyer ou infirmer la demande de contestation. Par exemple, le Conseil d’État a déjà annulé une décision du HCSF qui imposait un coussin de fonds propres supplémentaire à une banque, en estimant que le HCSF n’avait pas suffisamment motivé sa décision, ni respecté le principe du contradictoire. (CE, 10 juillet 2019, n° 425297)
Le lien entre le HCSF et la Banque de France est très étroit, car le gouverneur de la Banque de France est le vice-président du HCSF, et le secrétariat général du HCSF est assuré par la Banque de France. La Banque de France fournit également des analyses et des données au HCSF, pour l’aider à évaluer la situation financière et les risques systémiques.
Le HCSF et la Banque de France ont des missions complémentaires, car le HCSF définit la politique macroprudentielle, qui vise à prévenir les risques systémiques, tandis que la Banque de France met en œuvre la politique monétaire, qui vise à maintenir la stabilité des prix. Les deux institutions coopèrent pour assurer la stabilité financière, qui est une condition nécessaire pour la croissance économique et le bien-être social.
Le HCSF et la Banque de France ont aussi des différences, car le HCSF est un organe interministériel, qui réunit plusieurs autorités publiques et privées, tandis que la Banque de France est une institution indépendante, qui rend compte de ses activités au Parlement et au public. Le HCSF a un champ d’action plus large que la Banque de France, car il peut intervenir sur tous les domaines liés au secteur financier, tandis que la Banque de France se concentre sur la monnaie, le crédit, et la supervision bancaire.
Le HCSF a un impact sur les taux d’intérêt, car il influe sur la demande et l’offre de crédit, sur le risque de crédit, et sur la régulation du marché financier. Le HCSF peut avoir un effet positif ou négatif sur les taux d’intérêt, selon les circonstances.
Le HCSF peut avoir un effet positif sur les taux d’intérêt, en contribuant à maintenir des taux d’intérêt bas, qui favorisent l’investissement, la consommation, et la croissance économique. Par exemple, le HCSF a permis de maintenir des taux d’intérêt bas malgré la crise sanitaire, en limitant le risque de crédit et en renforçant la résilience des banques. Le HCSF a aussi évité une flambée des taux d’intérêt en cas de choc financier, en prévenant la formation d’une bulle immobilière et en modérant l’endettement des ménages. Le HCSF a enfin favorisé une convergence des taux d’intérêt au sein de la zone euro, en participant à la coordination des politiques macroprudentielles et en respectant les règles européennes.
Le HCSF peut aussi avoir un effet négatif sur les taux d’intérêt, en contribuant à augmenter les taux d’intérêt, qui freinent l’investissement, la consommation, et la croissance économique. Par exemple, le HCSF peut augmenter les taux d’intérêt en réduisant la demande de crédit, en imposant des critères stricts pour accorder un prêt immobilier, ou en limitant la durée des prêts. Le HCSF peut aussi augmenter les taux d’intérêt en réduisant l’offre de crédit, en augmentant le coût du crédit pour les banques, ou en modulant le coussin de fonds propres des banques. Le HCSF peut enfin augmenter les taux d’intérêt en augmentant le risque de crédit, en cas de non-respect des recommandations ou des décisions, ou en cas de défaillance d’un établissement financier.
Le HCSF n’est pas le seul déterminant des taux d’intérêt, il faut aussi prendre en compte d’autres facteurs, tels que :
Merci d’avoir lu cet article sur le HCSF, l’autorité qui veille à la stabilité du système financier français. Nous espérons qu’il vous a plu et qu’il vous a appris des choses intéressantes. À bientôt pour un prochain article !
