Les Sociétés de Financement de l'Industrie Cinématographique et de l'Audiovisuel (SOFICA) ont été instaurées en 1985. Elles émergent dans un contexte de promotion de l'Exception Culturelle Française, sous l'impulsion du ministre de la culture de l'époque, Jack Lang. L'objectif était de mobiliser l'épargne privée pour soutenir financièrement la production cinématographique et audiovisuelle française, tout en offrant des incitations fiscales attractives aux investisseurs.
Les SOFICA ne visent pas de gros rendements mais sont essentielles pour l'industrie cinématographique et audiovisuelle en France. Elles permettent de soutenir des productions emblématiques, telles que "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain", "Intouchables" et la Palme d'Or 2023 "Anatomie d'une Chute". À travers les investissements réalisés, ces sociétés contribuent à préserver et enrichir le patrimoine culturel français.
Les SOFICA sont régies par le Code Général des Impôts, plus précisément l’article 199 unvicies qui encadre leur régime fiscal. Elles sont placées sous la triple tutelle du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée (CNC), de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) et de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP). Cette structure de supervision garantit la transparence et la conformité des opérations de ces sociétés.
En contrepartie de leur engagement dans le soutien à l'industrie, les investisseurs bénéficient d'une réduction d'impôt de 48% sur le montant investi, avec un plafond de dépense fixé à 18 000 euros. Cette réduction fiscale est l'un des principaux attraits des SOFICA, et constitue un puissant levier de collecte de fonds pour le secteur.
Depuis leur création, les SOFICA ont joué un rôle déterminant dans le financement de nombreux projets cinématographiques et audiovisuels. En moyenne, elles participent au financement d'environ 60 à 70 films par an, ce qui représente une part significative de la production cinématographique française.
Au fil des années, les SOFICA ont dû s'adapter aux évolutions du secteur, notamment en diversifiant leurs investissements au-delà du cinéma traditionnel pour inclure des productions télévisuelles et des œuvres multimédias. Les crises économiques et sanitaires ont également amené ces structures à réviser leurs stratégies pour continuer à soutenir efficacement l'industrie.
Les SOFICA sont sélectives dans leurs engagements financiers. Elles privilégient des projets qui contribuent à la diversité culturelle et à la vitalité du secteur. En règle générale, elles financent au moins 50% de productions indépendantes et soutiennent les jeunes réalisateurs ainsi que les films à petit et moyen budget.
Chaque année, le CNC alloue une enveloppe globale aux SOFICA agréées, qui est ensuite répartie en fonction de divers critères tels que les engagements de chaque société, leur ancienneté, et leur capacité de collecte. Cette enveloppe est utilisée pour financer différents stades de la production, de la réalisation, et de la distribution des œuvres.
Bien que les SOFICA offrent des avantages fiscaux significatifs, elles présentent une rentabilité limitée et des risques non négligeables. Les investisseurs doivent être conscients que le soutien à la culture et à la création artistique est l'objectif principal de ces investissements, plutôt que des gains financiers élevés.
L'avenir des SOFICA dépend de leur capacité à s'adapter aux évolutions technologiques, économiques, et réglementaires. La numérisation du secteur, l'évolution des habitudes de consommation des œuvres audiovisuelles et la compétitivité internationale sont autant de facteurs qui influenceront le modèle des SOFICA et leur impact sur l'industrie.
Les SOFICA jouent un rôle indispensable dans le soutien et le développement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle française. En dépit d'une rentabilité modérée et de risques inhérents, elles offrent une opportunité unique pour les investisseurs de participer activement au financement de la culture tout en bénéficiant d'avantages fiscaux attrayants. Leur avenir s'annonce riche en défis mais aussi en opportunités, à mesure que l'industrie continue d'évoluer et de se transformer.